Le nouveau numéro d'Azerty vous invite à tester l’hibernation flash, à uriner utile, à soigner votre syllogomanie ou à insulter les orchidoclastes de tous poils. C'est pas triste.
#41 - Novembre 2024
👩🏻 Bonjour à tous mes addicts du lexique. Je sais déjà que vous détestez novembre, comme nous tous. Quel mois, franchement, coincé entre la flamboyance d’octobre et les pulls avec des rennes dessus du mois de décembre. Courage. C’est presque fini et je vous promets que mes mots de novembre ont plutôt fière allure. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je vous interdis de lire cette Azerty aux toilettes. Un peu de décence tout de même.
📆 LE MOT DE L’ACTU
Hiberner
Photo de Alexandra Gorn sur Unsplash
Vous faites partie des ours mal léchés qui se plaignent du passage à l’heure d’hiver ? Ou alors c’est la composition du gouvernement de Donald Trump qui vous donne envie d’hiberner ? Sachez que comme la cryogénisation, l’hibernation humaine n’est pas encore très au point. En revanche, vous pouvez faire deux choses très utiles à la place. Si vous avez un jardin, vous pouvez par exemple favoriser celle des hérissons : voici 6 conseils pour leur venir en aide. À l’opposé de l’hibernation ou en l’absence de jardin, vous pouvez aussi découvrir les secrets de la micro-sieste. En 1 minute à peine, elle serait propice à l’émergence d’idées créatives ou de découvertes scientifiques. C’est dans la brève transition entre veille et sommeil que l’on pêcherait des pépites neurologiques. Pour la technique exacte, la neurologue Isabelle Arnulf nous confie ici l’astuce de Thomas Edison…
Si vous avez envie d’hiberner parce que vous estimez que nous sommes quand même globalement dans la m…, il est peut-être temps d’adopter un nouveau regard sur le trésor inexploité que représentent nos humbles excréments. Il en va peut-être même de notre souveraineté en matière d’engrais. Comme vous le découvrirez ici, des biologistes et anthropologues se penchent sérieusement sur un recyclage du pipi pour remplacer les engrais de synthèse à base d’énergies fossiles et de phosphore. Fabien Esculier, auteur d’une thèse sur le sujet, l’affirme direct : « Si on valorisait les urines de tous les habitants de l’agglomération parisienne pour fertiliser du blé, on pourrait produire 25 millions de baguettes de pain par jour ». La clé, ce sont bien sûr des toilettes à séparation (urine d’un côté, matière fécale de l’autre). La métropole lyonnaise cofinance par exemple un projet de fertilisation au lisain. C’est comme cela qu’on appelle l’urine stockée. Et dans une AMAP des Hauts-de-Seine, on troque même des bidons d’urine contre des paniers de légumes. Bientôt un lien vertueux entre la vessie et le potager ? Si j’ai abimé votre repas avec cette incursion aux toilettes, je vous prie évidemment de m’excuser. C’était pour la bonne cause.
Que vous soyez gastro-entérologue ou à la direction d’une usine d’épuration, je dois vous le dire solennellement (en fait, je dois le dire à tout le monde) : vous ne devez surtout pas écrire « de part mon métier ». Voilà une première certitude. La deuxième, c’est que vous ne devez pas non plus dire ou écrire « de par mon métier ». « De par » n’existe que dans deux expressions figées : « de par le monde » et « de par le roi ». Tout le reste est fautif, comme dirait l’Académie Française, juste ici. Pour vous remettre de la nouvelle, vous pouvez quand même reprendre une part de cake.
Anne Debrienne
Plume dans la communication, la créatrice d'Azerty est complètement accro aux mots, des plus modestes aux plus rares... et la passion du lexique, ça se partage.
Avec curiosité et légèreté, c'est encore mieux.
Elle est aussi co-auteure de "C'était Mieux Demain" (Ed. Akiléos), objet littéraire non identifié mêlant fausses réclames et billets d'humeur.
A lire aussi dans AZERTY, la lettre qui nous parle des mots