Le nouveau numéro d'Azerty vous invite à faire parler les arbres même si vous y êtes allergique, à frimer à l’infini avec les chiffres, à sanctionner comme il faut et à adopter un chien pour les vacances parce que c’est très tendance. C’est pas triste.
👩🏻 Bonjour à tous mes addicts du lexique. Je vous apostrophe en pleine Ascension. Rien de tel qu’un jour férié pour une pause au pays des mots en regardant de temps en temps les nuages passer. « Pelleteux de nuages » vient justement de rentrer dans le dictionnaire Le Robert. En guise d’apéro-cacahuètes avant nos plats de résistance, je vous invite à découvrir ici la signification de cette expression et quelques autres nouveautés du Robert.
Photo de Diana Polekhina sur Unsplash
Est-ce que ça va mieux votre petite rhinite allergique qui ne dit pas merci aux pollens ? Si vous n’en souffrez pas, vous avez alors pu batifoler avec insouciance dans les jardins. Chanceux que vous êtes. La progression des allergies est en effet galopante. Aujourd’hui, plus de 25 % de la population serait touchée, contre à peine quelques pourcents dans les années 1960. L’excellent Le 1 Hebdo nous liste ici les facteurs favorisants liés à notre mode de vie de plus en plus déconnecté des bonnes bactéries du vivant. Mais l’étymologie du mot « allergie » nous met déjà sur la voie : formé à partir du grec allos (autre) et ergon (réaction), « allergie » désigne fondamentalement… une réaction à l’autre, perçu comme menaçant. Seules solutions durables : s’y réhabituer en confiance (se faire désensibiliser) et accueillir d’autres « autres » (les bonnes bactéries) dans son microbiote intestinal pour recréer l’équilibre. Encore une histoire de biodiversité, on dirait. En tout cas, si les arbres les plus allergisants (accusés, dressez-vous : saule marsault, aulne glutineux, bouleau pleureur, frêne, charme, hêtre) pouvaient parler, présenteraient-ils leurs excuses ? Ce n’est pas l’objectif, mais afin de reconnecter les jeunes avec la nature, une intelligence artificielle a justement fait parler un marronnier irlandais… Oui, oui. C’est par ici et, bien sûr, le but est de faire parler tout court.
Photo de Yusuf Onuk sur Unsplash
Personnellement, je fais quasiment une espèce d’allergie aux chiffres : ils m’ont toujours un peu fait éternuer en cours de maths. Alors, pour me désensibiliser (il n’est jamais trop tard), j’ai jeté mon dévolu sur une série documentaire : L’origine des chiffres (en 3 volets, à retrouver sur le site Arte.tv). Saviez-vous par exemple que nos chiffres qu’on dit arabes, provenaient d’Inde au départ ? J’y ai même découvert le nom donné au signe ∞ qui symbolise l’infini : on appelle cela une lemniscate, inventée par le mathématicien anglais John Wallis en 1655. Les typographes de l’époque étaient ravis : il suffisait de coucher le caractère du 8. Votre défi ? Placer « lemniscate » dans n’importe quelle conversation avant la Fête des Pères. Bonne chance.
Si jamais un jour, vous entendez « La loi sanctionne désormais les milliardaires qui touchent des APL», rendez justice à la langue française en précisant ceci : on ne sanctionne pas quelqu’un, mais la faute commise par cette personne. On dira donc « L’encaissement des APL par les milliardaires est désormais sanctionné par la loi». C’est ce que nous confirme ce petit quiz (avec un exemple bien plus banal je trouve).
Quant aux milliardaires, on attend bien volontiers leur solidarité financière face aux nouveaux défis dispendieux du moment. Dans une Autriche qui a supprimé l’impôt sur les successions en 2008, une héritière de l'empire chimique BASF, a choisi de renoncer à 90 % de son héritage pour dénoncer les inégalités fiscales. Elle y va fort, Marlene. D’ailleurs, pour la bonne utilisation de ces fonds, elle a eu une autre idée à découvrir ici. Elle a en plus fondé le mouvement Tax Me Now, qui rassemble des personnes fortunées réclamant une taxation plus élevée des grandes fortunes. On lui fait un bisou d’encouragement.
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