Le nouveau numéro d'Azerty vous invite à ne rien lâcher sur la mémoire, à téléphoner dans le vent, à vous demander si vous êtes polychrone, à rencontrer les « végans de l’IA » et à traduire « voorpret » en attendant Noël. C’est pas triste.
👩🏻 Bonjour à tous mes addicts du lexique. Entre les commémorations du mois et la chasse au calendrier de l’Avent le plus original, on sent le passé pas si lointain et le futur qui s’approche. Avec le numéro 52 de cette infolettre (oui, déjà… c’est fou-fou), on prend le temps de se donner le temps. Vous avez 3 minutes ?
Photo de Alexandre Boucey sur Unsplash
Pas de panique : on ne va pas revenir sur la Journée Mondiale Alzheimer, c’était en septembre (vous l’aviez déjà oubliée, avouez-le). En revanche, notre mois de novembre se pose là en termes de commémorations. Après l’armistice du 11 novembre 1918 qui nous rappelle le bain de sang de la Première Guerre mondiale, on a réalisé que dix ans s’étaient déjà écoulés après les massacres terroristes de novembre 2015. D’entretenir la mémoire il est plus que jamais et toujours question. En effet, ce mois de novembre a vu aussi l’ouverture par le parquet de Verdun d’une enquête pour contestation publique de l’existence de crime contre l’humanité. Elle concerne une association qui a affirmé que Philippe Pétain, ex-chef du régime de Vichy, avait « sauvé au moins 700 000 juifs ». On serait ici plus dans le révisionnisme que dans l’effet Mandela (c’est quoi ça ? c’est expliqué ici).
De la mémoire au deuil, il n’y a qu’un pétale de chrysanthème, la fleur par excellence du mois de novembre. Ne manquez pas la poésie des « téléphones du vent », des cabines téléphoniques abandonnées mais désormais utilisées pour parler à un ou une cher(e) disparu(e). Une réincarnation du « nécrophone » d’Edison ? C’est à découvrir ici en vidéo.
Photo de Nick Karvounis sur Unsplash
On ne peut pas se souvenir de tout, mais peut-on tout faire en même temps ? Entre les profils multi-tâches survalorisés par la course à la performance et les mono-tâches bien trop concentrés, faut-il choisir son camp ? Un anthropologue avait déjà fait la distinction entre les monochrones et les polychrones. Les personnes monochrones, ce sont des « trains suisses » qui avancent d’une tâche à l’autre dans un ordre précis, sans dévier. Les polychrones, ce sont plutôt des « minibus qui attendent le retardataire » et laissent dévier leur organisation au fil des imprévus pour faire passer les relations humaines avant l’agenda et la précision des minutes.
Les polychrones se distinguent par leur flexibilité et savent plus facilement accueillir l’imprévu et les opportunités qui s’y cachent. Le prix à payer, mon cher Honoré ? La dispersion, le retard et parfois une charge mentale importante, quand on veut satisfaire tout le monde en même temps. L’idéal ? Peut-être savoir passer du monochrone au polychrone. Prenons déjà le temps d’explorer le sujet ici, entre deux imprévus de notre agenda.
Je ne suis pas en train de nier la réalité, alors que les fins de mois sont difficiles et qu’on nous promet une augmentation de la taxe foncière, Jean-Pierre. C’est juste que le seul adjectif qui existe au féminin comme au masculin, c’est pécuniaire. Sous l’influence de « financier » et « financière », on peut être tenté d’écrire « pécunier » et « pécunière »… or ces formes n’existent pas. Ce qui existe, ce sont des ennuis pécuniaires ou des difficultés pécuniaires. C’est sûrement un non-sujet pour la famille royale Gaekwad qui possède en Inde la plus grande maison du monde : 2,8 millions de m² soit 36 fois le Palais de Buckingham. C’est à découvrir ici. Combien paient-ils d’assurance habitation ? L’histoire ne le dit pas, mais la note pourrait augmenter face aux risques climatiques qui font frémir les assureurs de la planète entière.
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